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En 1990, le Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) quantifie pour la première fois un rapport entre changement climatique et évolution des migrations. A l’époque, il estime à 150 millions le nombre de personnes exposés à un risque de déplacement lié au climat d’ici 2050. Trois ans plus tard, le chercheur britannique Norman Myers annonce 200 millions de personnes pour la même date dans son étude Environnemental Exodus : An emergent crisis in the global Arena. Si ces chiffres sont aujourd’hui repris, non seulement par les institutions onusiennes mais aussi par les organisations non gouvernementales, rien ne certifie qu’ils désignent le même phénomène migratoire ou les mêmes causes, environnementales ou climatiques, à ce phénomène. D’une part parce que les modèles prédictifs ont évolué. D’autre part parce qu’il n’y a pas de consensus sur les échantillons à étudier. Enfin, les visées derrière les nombres diffèrent. L’objectif est-il de rationaliser un problème à la manière de l’Union européenne ou de tirer une sonnette d’alarme selon l’approche qu’adoptent des associations humanitaires comme France Terre d’Asile ? On constate actuellement une tendance à la prise de recul et à la nuance face à la question de la quantification. La seule estimation du GIEC, pourtant citée fréquemment, correspond à une compilation d’une trentaine de modèles climatiques comportant tous leurs marges d’erreur. Les critères d’observation sont nombreux : quelle population est concernée ? A partir de combien de temps un déplacement correspond-il à une migration, un refuge ou un asile ? Et sur quelle distance ? Doit-on compter les retours ? Les phénomènes étudiés sont-ils instantanés ou s’étalent-ils sur le temps long ? Selon les causes et conséquences de ce déplacement, faut-il prendre en compte la dimension économique des lieux de départ et d’accueil ? S’intéresse-t-on aux désastres naturels dans leur ensemble, ou uniquement à ceux que l’on attribue sans accord général au changement climatique ? Bref, quels chiffres croire ? L’enjeu est de taille : évaluer l’ampleur du phénomène déterminera les réponses adéquates que les acteurs politiques, juridiques
ou humanitaires pourront apporter.

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tableau
Model International Mobility Convention
Le Haut Comissariat des Réfugiés
Michel Prieur
L'Union européenne
Walter Kaelin
Dina Ionesco
Jane
Mc Adam
François Gemmene
Catherine Wihtol de Wenden
Christel Cournil
Convention for displaced
persons and climate change
Les Amis
de la Terre
France Terre d'Asile
Programme des Nations unies pour l'Environnement
Nicole
de Moor
La Cimade
La Banque mondiale
Norman Myers
Collectif Argos
Alex
Randall
Gilliane
Le Gallic
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