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François Gemenne est directeur exécutif du programme de recherche « Politiques de la Terre » à Sciences Po Paris. Il est également chercheur qualifié du FNRS à l’Université de Liège (CEDEM) et à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (CEARC). Spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement, il est spécialisé sur la question des migrations liées aux changements climatiques et environnementaux, thème dont il participe activement à la médiatisation en France. En effet, “expert” et vulgarisateur, il ne manque pas d’être l’invité-phare d’émissions télévisées, de radio, de conférences universitaires, d’articles de presse qui traitent de cette question.

Les documents consultables

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“Migrations et environnement : prévisions, enjeux, gouvernance”, avec  Agathe Cavicchioli, in Regards croisés sur l’économie, 2010/2 (n°8),

https://www.cairn.info/revue-regards-croises-sur-l-economie-2010-2-page-84.html

François Gemmene

Sur le débat sémantique : des migrations environnementales

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François Gemenne met l’accent sur le fait qu’on ne peut pas clairement séparer la raison d’un départ directement ou indirectement liée aux dégradations environnementales et au réchauffement climatique, des facteurs économiques et politiques. Cependant, on ne peut ignorer le rôle grandissant que tient l’environnement parmi les facteurs de migration. Il parle d’une « vulnérabilité » de certaines populations du globe aux risques environnementaux, notamment autour de trois zones sensibles que sont l’Asie et l’Asie du Sud-Est, l’Afrique subsaharienne et enfin les pôles, petites îles et Etats insulaires qu’il regroupe ensemble.

 

Sur la question de la quantification : 26 millions de personnes concernées l’année dernière, combien demain ?

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En soulignant la variété de migrations qui existent, qu’il regroupe sous l’appellation de « migrations environnementales » mais qui comprennent des situations très différentes (dégradations soudaines et temporaires, et dégradations progressives et irréversibles), François Gemenne souligne l’impossibilité de quantifier de telles migrations dans le futur. Pour l’heure, il se positionne en faveur de l’estimation de 26 millions de personnes déplacées chaque année pour des catastrophes environnementales. Mais il souligne qu’il faudrait ajouter à ce chiffre les migrations dues à des dégradations plus lentes de l’environnement, qui sont pour l’instant inquantifiables.

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Qui doit agir ? L’ensemble de la communauté internationale, mais à des niveaux différents

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Mettre en place des mécanismes financiers d’entraide et de soutien à l'adaptation ainsi que des répartitions des flux de réfugiés implique une action concertée de l’ensemble de la communauté internationale, mais à différents niveaux. Notamment car l’impact de l’adaptation est triple, car cette dernière concerne les régions d’origine, de destination et les migrations elles-mêmes. François Gemenne soutient ainsi des initiatives comme celle de l’adoption de projets et programmes d’adaptation à Cancun en 2010 - où pour la première fois la migration a été considérée à un niveau onusien comme une stratégie positive d’adaptation - et l’Initiative Nansen lancée par la Norvège et la Suisse en 2012, en réponse au refus du système onusien de véritablement s’attaquer à la question, et qui a abouti à la mise en place d’un agenda de protection internationale.

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Comment agir ? Privilégier les mécanismes d’adaptation et de protection juridique

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François Gemenne différencie trois grandes familles de dégradation environnementales, pour lesquelles il faudra selon lui apporter des réponses et mécanismes de prise en charges différents : la hausse du niveau des mers, qui est une dégradation permanente et irréversible ; la dégradation des sols, notamment en Afrique ; les catastrophes naturelles, qui sont soudaines. La réponse à apporter n’est ainsi pas dans la création d’un statut spécifique qui passerait par la révision des Conventions internationales de 1951 et 1961, mais dans l’amélioration des mécanismes de protection juridiques dans les régions et à l’intérieur des pays. Il faut faire en sorte, grâce à l’implémentation de tels mécanismes, que la migration devienne un choix, une stratégie d’adaptation : « L’enjeu politique serait alors de faciliter la migration, plutôt que d’essayer de l’empêcher ».

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Publications

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Articles de périodique :

“Migrations et environnement : prévisions, enjeux, gouvernance”, avec  Agathe Cavicchioli, in Regards croisés sur l’économie, 2010/2 (n°8)

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“Tuvalu, un laboratoire du changement climatique ? Une critique empirique de la rhétorique des « canaris dans la mine »” in Revue Tiers Monde, 2010/4 (n°204)

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“Migrations et déplacements de populations dans un monde à + 4° C Scénarios d'évolution et options politiques”, in Études, 2011/6 (Tome 414)

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“Des migrants et des mots : Une analyse numérique des débats médiatiques sur les migrations et l'environnement”, avec Tommaso Venturini et Marta Severo, in Cultures & Conflits, 2012/4 (n° 88)

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Contributions d’ouvrages :

“L'environnement, nouveau facteur de migration ?”, in L'enjeu mondial, Presses de Sciences Po, 2009

Atlas des migrations environnementales, par Dina Ionesco, Daria Mokhnacheva, François Gemenne, Presses de Sciences Po, 2016

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Ouvrages :

L’Enjeu mondial, L'environnement, Coll. Annuels, Presses de Sciences Po, 2015

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