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Sur le débat sémantique : l'importance du facteur climatique

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Comme le titre de la convention l’indique, le phénomène est circonscrit aux personnes affectées par les effets du changement climatique d’origine anthropique, ce qui tient lieu de critère de différenciation exclusif. Ces personnes sont ainsi plus ou moins directement contraintes de quitter leur lieu de vie devenu, ou allant le devenir de manière imminente, inhabitable. Dans ce dernier cas, la migration est perçue comme une stratégie d’adaptation légitime, qui justifie que ces personnes aient besoin d’assistance et de protection. La localisation du déplacement et sa durée, ne constituent pas des critères à part entière pour identifier une personne déplacée par le changement climatique. Ainsi, une personne sera identifier comme tel que la migration soit définitive ou non, et qu’elle implique de traverser une frontière internationale ou pas.

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Sur la question de la quantification : 200 millions de migrants climatiques d’ici à 2050

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La Convention se concentre spécifiquement sur les répercutions du changement climatique sur les êtres humains, ce qui exclut certains types de désastres d’origine environnementale, et non à proprement parler climatiques, comme par exemple les catastrophes naturelles et industrielles.

Parmi ces répercutions, les plus importantes sont la montée du niveau des mers, les crues et inondations, les ouragans et tempêtes de plus en plus fréquents, les sécheresse et la désertification. C’est l’ampleur, la récurrence et l’intensité croissantes de ces évènements, comme il est notamment souligné dans les études successives du GIEC, qui causeraient des mouvements de population à grande échelle dans les années à venir. La migration des individus est perçue comme une cause directe de ces effets, et ce sur la base de cas de figure comparables et récurrents permettant d’établir certains

« standards ». C’est sur la base de ces “standards” que ces déplacements sont directement imputés aux changements climatiques.   

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Qui doit agir ? La nécessité d’établir un statut international  

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L’ensemble de la communauté internationale doit non seulement agir, mais surtout s’accorder sur la reconnaissance et la définition du phénomène pour ce faire. Comme la Convention se concentre spécifiquement sur les effets du changement et du réchauffement climatique, l’ampleur mondiale du phénomène est mise en exergue, ainsi que la responsabilité des pays industrialisés qui émettent des gaz à effet de serre depuis des dizaines d’années. A la fois les principaux pays émetteurs de gaz à effets de serre, et pays directement touchés par les effets du réchauffement climatique sont ainsi concernés d’égale manière.

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Comment agir ? Par le lobbying et les négociations diplomatiques

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Il est de l’intérêt de la communauté internationale de répondre de manière coordonnée et harmonisée, afin d’éviter que la massification de ces déplacements ne crée une situation confuse et potentiellement conflictuelle à l’échelle mondiale. Un plan d'action concret et détaillé doit voir le jour, ne serait-ce que pour stimuler les discussions internationales à ce sujet, et cette convention en est une tentative. La forme que doit prendre ce plan d’action est en partie juridique, s’agissant d’assurer les droits des personnes concernées.

La Convention implique ainsi d’attribuer un statut international à ces personnes, ce qui suppose un consensus international indispensable sur une définition claire de ceux qui devraient être pris en charge.

Elle prévoit également de mettre en place un système fondé sur une « responsabilité commune mais partagée », en fonction du taux d’émission de gaz à effet de serre des pays. Une assistance financière internationale fonctionnant sur ce principe permettrait la mise en place de mesures d’adaptation pour les pays les plus touchés par le changement climatique ainsi que des mesures de soutien pour les futurs Etats d’accueil. L’accent est ainsi mis à la fois sur la prévention de ces déplacements, et sur les politiques de ré-installation dîtes « préventives ».

Ainsi, la Convention incarne une approche globale dans la gestion de ces déplacements, avec la mise en place d’une architecture institutionnelle internationale qui comprendrait une organisation internationale spécifique composée une Assemblée d’Etats membres, un Conseil d’administration, un « Climate Change Displacement Fund » ainsi qu’une organisation de recherche scientifique spécialisée construite sur le modèle du GIEC.  

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Convention for persons displaced

by climate change

Les documents consultables

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“Towards a convention for persons displaced by climate change : Key issues and preliminary responses”, par D.Hodgkinson, T.Burton, A.Coram, S.Dawkins, L.Young, IOP Science, 2009

http://www.environmentalmigration.iom.int/towards-convention-persons-displaced-climate-change-key-issues-and-preliminary-responses

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Site de la Convention : http://www.ccdpconvention.com

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“A Convention for Persons Displaced by Climate Change”, posé le  20 Avril 2011 par David Hodgkinson, A short piece for the general audience of RTR radio, Perth, Australia, Skeptical Science https://www.skepticalscience.com/Convention-for-Persons-Displaced-by-Climate-Change.html

La "Convention for persons displaced by climate change" est une ébauche de convention qui pallierait à un vide juridique en établissant un statut de droit international pour les personnes forcées de se déplacer à cause du changement climatique. Elle est le fruit du travail conjoint de juristes et avocats, d’un économiste, et d’un professeur en sciences politiques.

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