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Fondée en 1951, l'Organisation Internationale pour les Migrations travaille en étroite collaboration avec ses 169 Etats Membres, ses 8 Etats observateurs et les ONG afin de promouvoir une migration humaine et ordonnée pour le bénéfice de tous. Cet organisme a rejoint les Nations Unies en 2017.

Dina Ionesco y dirige la division “Migration, environnement et changement climatique”, créée en 2015.

 

Cette division poursuit trois grands objectifs dans la gestion de la migration environnementale, en intervenant à chaque étape du cycle migratoire :

  • Minimiser les migrations forcées et non gérées ;

  • Là où la migration forcée a lieu, s’assurer que l’assistance et la protection sont offertes aux personnes touchées et chercher des solutions durables ;

  • Faciliter le rôle de la migration en tant que stratégie d'adaptation au changement climatique.

Les documents consultables

portail sur la migration environnementale : http://www.environmentalmigration.iom.int/fr

Organisation Internationale pour

les Migrations (OIM)

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Dina Ionesco, dirige la division "Migration, environnement et changement climatique"

“On s’attend à ce que l’évolution du climat aggrave les catastrophes soudaines et à évolution lente ainsi que la dégradation progressive de l’environnement. Par ces répercussions, le changement climatique influe déjà sur la migration dans le monde entier.”

Sur le débat sémantique : “migrant environnemental”

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L’OIM est contre l’utilisation des termes “réfugié environnemental” et “réfugié climatique” car ils n’ont pas de fondement juridique en droit international des réfugiés. De plus, l'organisme prévient que leur utilisation pourrait “saper le régime juridique international pour la protection des réfugiés.”

 

Puisqu’il n’y a donc pas encore de définition internationalement acceptée pour décrire les déplacements de populations liés au changement climatique, l’OIM depuis 2011 le terme descriptif de “migrant environnemental” qu’elle définit ainsi :

« On appelle migrants environnementaux les personnes ou groupes de personnes qui, essentiellement pour des raisons liées à un changement environnemental soudain ou progressif influant négativement sur leur vie ou leurs conditions de vie, sont contraintes de quitter leur foyer habituel ou le quittent de leur propre initiative, temporairement ou définitivement, et qui, de ce fait, se déplacent à l’intérieur de leur pays ou en sortent »

 

Cette définition de travail renvoie à la thèse multicausale défendue par l’OIM selon laquelle l’environnement n’est qu’un facteur parmi d’autres (économique, politique, conflit, démographique, social) qui poussent des populations à migrer.

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Sur la question de la quantification : 26 millions de personnes déplacées par an dans le monde 

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On ne peut comptabiliser que le nombre de déplacés suite à des catastrophes naturelles soudaines (séismes, catastrophes hydrologiques, catastrophes météorologiques). Ainsi, entre 2008 et 2015, il y a eu 200 millions de personnes déplacées à cause de catastrophes naturelles, ce qui équivaut à environ 26 millions de personnes par an. Toutefois, Dina Ionesco prévient qu’il faut se méfier de ces chiffres qui peuvent masquer le qualitatif et les histoires humaines.

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Qui doit agir ? Les Etats sont responsables

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Dans le cas des “migrations environnementales”, il s’agit principalement de migrations internes aux pays. Ainsi, l’OIM pointe la responsabilité des États de bien prévenir et gérer ces migrations en mettant en place des systèmes de soft law, des protection temporaires et en signant des accords bilatéraux.

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Comment agir ? Agir sur la mobilité humaine et sur les processus environnementaux

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L’OIM pilote plusieurs programmes d’actions répartit en deux prismes :

 

Tout d’abord, par rapport au prisme de la mobilité humaine, il s’agit :

  • d’aider les populations vulnérables à ne pas migrer de manière forcée. Cela passe par la mise en place de stratégies d’adaptation, en leur proposant des emplois verts, en investissant dans des infrastructures pour l'eau…

  • d’améliorer les conditions de vie dans les camps de passage pour les personnes en mobilité.

  • d’aider les populations vulnérables dans leur migration lorsqu’elles n’ont plus le choix. La migration doit alors être perçue comme une solution. Cela passe par des politiques d’emplois dans leur zones d’arrivée et par des accords bilatéraux.

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Ces programmes d’actions visent donc à accompagner les populations avant qu'elles aient à partir, lorsqu’elles sont en mouvement, lorsqu’elles arrivent dans de nouvelles communautés qui les accueillent et enfin après la migration, dans les cas de retours pour les personnes reboutées.

 

Ensuite, par rapport au prisme des processus environnementaux, Dina Ionesco explique qu’il faut veiller à :

  • le feu : prévenir les feux de forêt et la montée des températures.

  • la terre : assurer une gestion durable des sols.

  • le métal : limiter les extractions minières qui ont un impact négatif sur l’environnement, et empêcher l’accaparement des terres pour l'exploitation des mines qui provoquent le déplacement forcé de certaines populations.

  • l’eau : surveiller l’impact de la pêche sur les moyens de subsistances, et ne pas dégrader les océans.

  • le bois : lutter contre la déforestation en promouvant une gestion durable des forêts.

 

En organisant des formations avec les décideurs publics à parler avec la société civile, les chercheurs… Qu’ils trouvent des idées de projets.

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Publications

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Dina Ionesco, Daria Mokhnacheva, François Gemenne, Atlas des migrations environnementales, Paris, Les Presses de Sciences Po, 2016

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