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Nicole de Moor

Sur le débat sémantique : des « migrants environnementaux »

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Pour Nicole de Moor, le statut de réfugiés ne convient pas pour parler des personnes qui se déplacent en raison de l’environnement. L’utiliser impliquerait pour elle une renégociation de la Convention de Genève difficile, puisque le texte n’est déjà que partiellement appliqué à l’échelle internationale. Si Nicole de Moor reconnaît une multicausalité aux migrations, elle considère la cause environnementale comme de plus en plus présente. Les « migrations environnementales » sont ici dépeintes comme le mouvement des personnes les plus aisées qui se considèrent rarement comme des victimes.

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Sur la question de la quantification : 200 millions de victimes en 2050, mais peu de précisions

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 Les « migrants environnementaux » sont dénombrés à 25 millions actuels et pourraient atteindre 200 millions en 2050. Néanmoins, ces chiffres sont probablement repris d’autres acteurs, à l’image de François Gemenne. La quantification n’est pas la préoccupation principale de Nicole de Moor dont le travail s’intéresse essentiellement à la question d’un statut juridique.

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Qui doit agir ? Le droit international et les responsables politiques

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La question concerne ceux qui partent et ceux qui les accueillent. Pour Nicole de Moor, les individus n’ont pas les mêmes opportunités de départ, ne serait-ce qu’au niveau de leur capital. Le problème est environnemental, mais aussi économique, proche de la justice sociale. L’experte estime que les juristes, dans le sillage des politiques d’Etat, doivent alors intervenir.

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Comment agir ? Par une complémentarité entre politiques environnementales et migratoires.

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Pour de Moor, la vision de la migration environnementale doit être réhabilitée de manière positive : le migrant peut être perçu comme un contributeur au développement d’un espace. Elle cite à titre d’exemple le programme « Pacific Access Category » facilitant la migration des habitants des îles Tuvalu vers la Nouvelle Zélande. Au niveau des juristes, il faut mettre en place de nouveaux outils de travail tels que des traités mêlant à la fois questions migratoires et environnementales. Un statut d’asile régional pourrait également être une piste de solution envisageable, puisque la plupart des « migrations environnementales » relevées par de Moor se font en interne.

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Conseillère juridique en droit de l’immigration, le travail de Nicole de Moor se penche sur les migrations environnementales. Elle a travaillé pour des institutions gouvernementales à l’image de l’Union européenne, mais aussi pour des ONG. Spécialiste du droit des réfugiés, elle refuse d’utiliser
ce terme pour désigner les migrations liées à l’environnement.

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