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Parcours

 

2009-2013 : membre du projet EXCLIM “Gérer les déplacements des populations liés aux phénomènes climatiques extrêmes”

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2012 : contradicteur de la Convention de Limoges sur le statut des déplacés environnementaux

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aujourd’hui : enseignante à l’Université Paris 13 et chercheuse membre de l’IRIS

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Publications

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Sécurité et environnement, N. Clinchamps, Ch. Cournil, C Fabregoule, G.Ganapathy, Larcier- Bruylant, Bruxelles, 2016

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Mobilité humaine et environnement du global au local, Cournil Ch. et C. Vlassopoulou, Collection Nature et société, Éditions Quæ, 2015

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Migrations environnementales, enjeux et gouvernance, Cournil Ch. et B. Mayer, Presses Sciences Po, Bibliothèque du Citoyen, 2014

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Les politiques climatiques de l’Union européenne et Droits de l’Homme, Cournil Ch. et A.-S. Tabau, Larcier Bruylant, 2013.

Sur le débat sémantique : “En fait ces mots, que ce soit “réfugiés”, “migrants”, “déplacés” ou “écologique”, “environnemental”, “climatique”; de toute façon posent problème.”

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Au début de ses recherches, Christel Cournil utilise le terme de “réfugié écologique”. Consciente que ce terme ne ne correspondait pas à une définition juridique puisque la Convention de Genève de 1951 ne reconnaît pas le motif environnemental, l’utilisation de ce terme renvoyait “plutôt à une définition pas encore fixée visant à conceptualiser des mouvements migratoires”. Par ailleurs, elle entend que “d’un point de vue militant ou politique, le terme de “réfugié” est approprié puisqu’il désigne quelqu’un qui est en quête de protection”.

 

Ensuite, elle a utilisé le terme “déplacé” qui a le mérite, selon elle, que ce soit en anglais ou en français, de renvoyer à la fois à la migration nationale et à la migration internationale.

 

Dans l’entretien que nous avons réalisé avec elle, Christel Cournil évoque le terme de “mobilités humaines liées au climat”, récemment consacré juridiquement dans l’Accord de Paris et la décision qui lui est annexée. “C’est en fait une conception encore plus large pour éviter de se positionner sur les termes, que ce soit déplacés, migrants ou réfugiés. C’est ce mot un peu fourre-tout pour qualifier les mouvements liés au changement climatique.”

 

Sur la question de la quantification : “C’est très difficile effectivement d’avoir des chiffres parce qu’on ne parle absolument pas de la même chose.”

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Christel Cournil considère qu’il est très difficile de quantifier le phénomène des migrations liées au changement climatique car les spécialistes des migrations rencontrent des difficultés méthodologiques pour établir les trajectoires migratoire. Si certains prennent en compte tous les déplacements environnementaux sans y soustraire les mesures d’adaptation qui vont être générées ces prochaines années, d’autres ne prennent pas en compte les sinistrés des pays développés ou les victimes d’accidents industriels.

Elle déclare : “cela fait donc beaucoup d’inconnues pour avoir des chiffres mais je pense que les estimations qu’on retrouve souvent publiées par les Nations Unies autour de 200 millions sont plutôt proches de la réalité”.

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Qui doit agir ? “A mon avis c’est les Etats qui peuvent agir [...] Mais politiquement ils sont crispés” 

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Christel Cournil considère que ce sont aux Etats d’agir sur la prévention et la gestion des migrations liées au changement climatique. “Mais politiquement”, explique-t-elle, “ils sont crispés sur leur contrôle migratoire, on le voit en Europe avec la question des réfugiés. Donc pour l’instant il n’y a pas de volonté politique.”

Elle explique aussi que “l’Europe aurait pu jouer un rôle de leader sur la question mais elle n’a pas du tout été leader pour des raisons de crise migratoire mais aussi pour des raisons de complexité de Direction Générale au sein de la Commission.”

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Comment agir ? “Il y a plein de leviers d’actions sur différentes échelles : prévention des catastrophes, adaptation, droits des personnes déplacées internes…”

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“Moi je suis pour toutes les solutions. [...] C’est à dire qu’on peut de façon concomitante réfléchir à une protection globale, à une protection régionale tout en militant pour les accords bilatéraux.” nous a dit Christel Cournil. Elle est revenue sur les différentes solutions :
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  • Par rapport à la modification de la Convention de Genève de 1951 : “ Depuis le départ on est une grande majorité à penser que ce texte est totalement inadapté aujourd’hui, anachronique. Qu’y ajouter un motif environnemental ne servirait pas à grand chose.”

  • Par rapport à une nouvelle convention portant sur le statut des migrants environnementaux : “On doit agir à tous les niveaux des échelles de droit, à savoir, internationale, régionale et locale. Pour moi il me semble difficile d’adopter une définition générique du phénomène tant les causes migratoires, les trajectoires et les conséquences de ces migrations sont différentes.” De plus, le “principe de réalité me fait penser qu’un grand texte comme ça mettrait des années à être discuté, adopté et financé.”

  • Par rapport aux accord régionaux, elle évoque “la Convention de Kampala sur les déplacements internes en Afrique qui a été adoptée, pour que les droits de ces personnes soient améliorés. Cette Convention de Kampala traite donc de cette question mais pour l’instant elle est signée par très peu d’Etats et souvent ces Etats n’ont pas les moyens de mettre en oeuvre ces droits.”

  • Elle insiste aussi sur l’importance de la prévention : “On peut agir sur la prévention des catastrophes au niveau international, européen et national, c’est à dire éviter que les catastrophes arrivent pour éviter qu’il y ait des déplacements brutales de populations.”

  • Et enfin sur la gestion des migrations, si elles ont lieu : “Adapter les mobilités, c’est à dire prendre en compte le fait qu’il y aura des mobilités humaines et du coup les organiser de la façon la plus respectueuse des droits de l’homme. Cette idée est un peu défendue par l’OIM qui dit que finalement la migration c’est aussi une stratégie d’adaptation. Considérant la migration comme une stratégie d’adaptation, ils réfléchissent à comment on peut l’encadrer de la façon la plus respectueuse des droits de l’homme.”

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AOSIS has said all year that it would behoove the international community to bring the Paris Agreement into force as soon as possible and ideally make COP22 in Marrakesh the first meeting of parties to the agreement.

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Not coincidentally, the solutions identified by the Paris Agreement and 2030 Sustainable Development Agenda are exactly the kind of policies that are capable of managing the suite of aforementioned challenges. New sources of energy, new opportunities, enhanced food and water security, humanitarian support, and so on.

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“C’est à dire qu’on peut de façon concomitante réfléchir à une protection globale, à une protection régionale tout en militant pour les accords bilatéraux.”

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Christel Cournil

Les documents consultables

Son site Internet : https://sites.google.com/site/cournilchristel/home/

Christel Cournil est enseignante en droit public à l’Université Paris 13 Sorbonne Paris Cité. En tant que chercheuse, elle a d’abord soutenu en 2004 une thèse portant sur l’influence de la politique communautaire d’asile et d’immigration sur le statut de l’étranger en France. De 2005 à 2006, dans le cadre d’un post doctorat , elle s’est intéressée aux questions de gestion des ressources naturelles renouvelables au Mali, qui renvoyait à la question de l’environnement et à la question des migrations.  

 

Elle a été membre du Projet de recherche EXCLIM, « Gérer les déplacements des populations liés aux phénomènes climatiques extrêmes », de 2009-2013 et a joué le rôle de contradicteur lors de l’élaboration de la Convention de Limoges, portant sur le statut des déplacés environnementaux (2012). Elle est aujourd’hui membre de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques.

 

Elle a publié 5 ouvrages et plus d’une cinquantaine d’articles portant sur les questions de migrations environnementales, de droit des étrangers, de droit international des migrations et de droit de l'environnement.

 

L'entretien que nous avons réalisé avec Christel Cournil porte sur le point de vue de cette enseignante-chercheuse sur les différentes controverses liées au phénomène des migrations liées au changement climatique.

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