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Sur le débat sémantique : des migrants climatiques

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Par « migrants climatiques », la banque mondiale entend toute personne qui se déplace de plus de 14 kilomètres au sein d’un pays ou entre plusieurs pays en raison du changement climatique. La durée du déplacement doit être d’au moins dix ans. Les migrations courtes, en termes temporels ou de distance, ne sont pas pris en compte par ce terme, bien distinct de celui de « réfugiés » au sens de la Convention de Genève.

 

Les « migrants climatiques » sont ici désignés en fonction de leur vulnérabilité. Des profils dominent selon le sexe et l’espace géographique et économique observé. Les « migrants climatiques » sont pauvres, les femmes sont particulièrement menacées et les foyers de ces migrations se trouvent en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique latine. Une telle position pourrait être débattue. Certains acteurs comme Catherine Wihtol de Wenden, experte en migrations, est d’avis que les plus pauvres ne sont pas ceux qui partent mais ceux qui n’ont pas d’autre choix que de rester.

 

Si la cause du réchauffement climatique apparaît comme principal vecteur de déplacement, la banque mondial relève des causes multiples de mouvement : baisse de la productivité agricole, stress hydrique ou montée des eaux.

 

Sur la question de la quantification : 143 millions de personnes menacées entre 2020 et 2050

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La banque mondiale envisage trois scénarios dont le plus pessimiste envisage 143 millions de « migrants climatiques » dans un futur proche. 86 millions viendraient d’Afrique subsaharienne, 40 millions de l’Asie du Sud et 17 millions de l’Amérique latine.

 

Les chiffres avancés proviennent de modèles prédictifs croisant les informations sur le climat mondial, l’évolution des systèmes agricoles et l’état des eaux. Des marges d’erreurs sont possibles, selon des manques d’informations démographiques, la prise en compte ou non de l’activité humaine ou des effets inattendus du réchauffement climatique. L’étude de la banque mondiale s’intéresse pour l’instant aux conséquences du climat sur l’eau et les cultures.

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Qui doit agir ? S’informer, assister, reconnecter

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L’objectif revendiqué par la banque mondiale est de taille : réduire le nombre de personnes forcées à se déplacer en raison du climat de 80%. Chacun doit participer à cette réduction. Cependant, la banque mondiale semble principalement s’adresser aux Etats encouragés à s’informer sur ces déplacements auprès d’experts tels que François Gemenne, spécialiste des migrations.

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Comment agir ? Par le lobbying et les négociations diplomatiques

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Les politiques préconisées par la banque mondiale face aux « migrants climatiques » sont inspirées des stratégies d’adaptation observables au Brésil ou en Uganda. Ces stratégies sont fondées sur une intégration sociale : les migrations doivent être anticipées, assistées et connectées à l’espace d’accueil. Un des enjeux majeurs est de savoir si la migration est nécessaire ou non. Si ce n’est pas le cas, l’adaptation locale via des politiques de développement durable est à privilégier pour la banque mondiale. Si la migration s’impose, la mobilité doit être encouragée de manière à favoriser une intégration. Cette intégration est basée sur la création de nouvelles infrastructures urbaines et périurbaines permettant l’accueil des « migrants climatiques » et leur insertion dans le monde du travail. La banque mondiale s’engage à développer des fonds pour faire face à ces situations.

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« La fenêtre d’opportunités est encore ouverte. »

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La Banque mondiale

La banque mondiale est une agence de l’ONU destinée à l’aide aux pays dits en développement, notamment en terme de développement durable. Son rôle ne se limite pas à la seule croissance économique.  Le siège de la banque mondiale se trouve aux Etats-Unis, à Washington

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